Behind your back

Behind your back

feat ...

Tu dois avoir l'air fine, Freddie, toujours à jeter des regards anxieux derrière ton épaule, toujours attentive au moindre mouvement autour de toi, vigilante et en alerte... paranoïaque, diraient certains, mais tu n'es pas d'accord avec ça. On est paranoïaque quand on s'invente des menaces qui n'existent pas. Mais en ce qui te concerne, le danger est bien réel. Et il peut frapper à tout instant. S'ils ne sont pas encore pris à toi, tu le sais, c'est qu'ils veulent tout d'abord savoir qui serait susceptible de se retrouver alerté par ta disparition soudaine. Ca te laisse un répit. Bien maigre. Tu te sens traquée, pistée... Pire encore, tu te sens entravée dans ton travail. Forcément, ce que tu voudrais, toi, c'est les exposer sur la place public, mais Will Graham et Hannibal Lecter sont pour le moment intouchable... Et Abigail et Walter sont d'autres variables à prendre en compte... Et tu voudrais éviter que tes manoeuvres aient des répercussions sévères.

T'as l'instinct de survie prononcé, Freddie... et pour cause, t'as survécu à tout, absolument tout... T'es même parvenue à jouer la morte des semaines entière pour endormir la défiance du cannibale de service. Tu t'en tireras à bon compte. Tant que t'es en vie, t'es autorisée à y croire, mais pour ça... Pour ça, il faut que tu acceptes les nuits de sommeil hyper-courtes, l'anxiété constante et l'impact que cela a sur ton travail. Toi qui es amatrice du travail de terrain, en plus... On peut pas franchement dire que ça te rend le plus grand service, tout de suite.

Les bras chargés de sacs en papier remplis de courses, tu as préparé des réserves pour les prochains jours, où t'as pas l'intention de sortir de chez toi, mais plutôt de te concentrer sur l'écriture de ton prochain article. Rien de franchement préparé, peu d'ingrédients et plein de plats tout faits. Rien de pesant en soi, mais t'as rempli tes sacs à ras-bord, et résultat des courses... ce qui devait arriver arriva. Le sac se fissure et tes courses se répandent partout dans le couloir... Bon, au moins, c'est juste devant la porte de ton appartement, c'est toujours ça de pris. Tu pestes contre toi-même face au carnage et t'efforces d'en ramasser le plus possible quand tu entends une porte s'ouvrir dans ton dos.

"Eh merde !" tu rouspètes en te baissant pour ramasser ce qui est tombé au sol.

PrettyGirl