(Terminé) (Halloween) The abandoned station|| ft. Ramona Flowers

the abandoned station

feat.  @Ramona Flowers

Par une nuit aussi sombre que l'éclat d'un saphir éteint, je m'approchai de la vieille gare à l'abandon. Une fine pluie dessinait des arabesques mélancoliques sur mon front tandis que je marchais, mes pensées valsant au rythme de l'excitation. Mon cœur s’emballait toujours autant à l'idée d'acquérir de nouveaux artefacts pour ma chère collection!

J'avais le pas léger, l'œil pétillant, tandis que la silhouette de la gare émergeait des ténèbres. Une citrouille malicieusement sculptée me sourit à travers la pénombre, posée là comme une sentinelle pour Halloween. La nuit était belle, et je ne pouvais m’empêcher de penser à ma douce Morticia : comme elle aurait été charmée par ce décorum macabre.

Un cri perça soudain la brume nocturne, faisant danser mon cœur en un tango endiablé. N'était-ce pas là la plus exquise des musiques pour mes oreilles? Je franchis le seuil de la gare, saluant le vacarme d'une volée de chauve-souris qui déployaient leurs ailes en une ode au mystère.
Dans un coin, un chaudron abandonné semblait murmurer des secrets d'antan, et j'eus un sourire nostalgique en pensant aux potions que l'on pourrait y concocter. La lueur d'une bougie vacillante me guidait, déployant des ombres fantomatiques sur les murs suintants d'histoires oubliées.

Là, devant moi, se tenait mon contact, silhouette aussi énigmatique qu'une épitaphe sans nom. Mon contact était anonyme, nous avions échangé quelques messages pour convenir de cette transaction, du lieu, de l’heure du rendez-vous et des circonstances pour notre petit échange. Nous échangeâmes un regard complice, et sans mot dire, je sortis de ma poche un velours rouge contenant les pièces d'or scintillantes, prêtes à changer de main. Mon contact, dans un geste théâtral, révéla les artefacts : des amulettes pharaoniques, des talismans étrusques, des ossements de saints inconnus.
Chaque objet était une promesse d'histoires envoûtantes, et je ressentais une peur délicieuse à l'idée des pouvoirs qu'ils recelaient. Je tendis les pièces d'or qui furent acceptées avec une révérence grotesque. L'échange se fit avec la grâce d'une danse macabre, chaque mouvement empreint d'une solennité troublante.

Alors que je m'apprêtais à quitter la gare, un objet non convenu attira mon regard. Un ancien balai de sorcière, étonnamment bien conservé, reposait contre l'ancien guichet, ses pailles sombres caressant le sol avec une promesse d'envol. Un sourire étira mes lèvres ; l'objet était parfait pour ma chère Mercredi.

Mon contact s’éclipsa et je m’emparai du balai. Mais l’atmosphère de l’endroit m’invitai à suivre mon instinct et ma curiosité…
Ce silence si lourd et si plein, comme la caresse d'un voile de veuve sur la pierre froide d'une tombe ! Mon âme s'abreuvait de cette tranquillité, ce calme si délicieusement morbide d'une gare délaissée, où les échos du passé résonnaient plus fort que le fracas du présent.
Portant le balai et mes achats, je marchais, seul, dans les couloirs déserts, mes pas résonnant comme le battement de cœur d'un fantôme dans ce sanctuaire de solitude. Les trains immobiles, telles des bêtes endormies depuis une époque révolue, gardaient leurs secrets bien verrouillés derrière des portes rouillées. Les bagages éparpillés, des reliquaires d'histoires inachevées, tissaient autour de moi une tapisserie de mystères que même le plus aventureux des esprits ne pourrait démêler.

Mais quelle magnifique symphonie silencieuse pour les oreilles d'un Addams ! Chaque recoin murmureait une invitation à la découverte, à l'exploration, à l'extase de l'inconnu. Oui, j’étais seul avec les spectres de ce qui fut, dans une sarabande immobile et pourtant si vivante à mes yeux.
Je me sentais chez moi dans ce théâtre d'ombres, où chaque objet abandonné était un trésor, chaque wagon à l'arrêt, une alcôve secrète. Peu importait si le monde disait qu'il n'y avait rien ; pour l'œil qui savait regarder, il y avait toujours quelque chose. Un frisson, un frémissement, l'âme d'une époque révolue qui attendait patiemment qu'un amoureux du mystère vienne la réveiller…

Un bruit inattendu dans cette cathédrale de silence, un susurrement prometteur éveilla en moi une curiosité vorace. Là, dans l'ombre, une artiste, une créatrice de visions dans ce mausolée de métal et de pierre, ses cheveux colorés flamboyant dans la pénombre comme un bouquet de fleurs sur une tombe était à l’oeuvre.
Je m'approchai, silencieux, mon regard captivé par l’étrangeté de sa chevelure. Elle semblait absorbée par son art, le spray vibrant dans sa main tel un instrument de magie. Et là, sur le mur, l'ébauche d'un monde, des couleurs qui explosaient dans un lieu qui n'avait connu que la suie et la rouille.


« Quelle vision magnifique vous apportez à cet endroit oublié ! » Je ne pouvais pas me taire, l’envie de parler, d’échanger était irrépressible. J’étais aussi enthousiaste qu’un enfant découvrant une cachette secrète.
J’avais toujours aimé l’art, sous la plupart de ses formes. Et je me sentais actuellement comme le spectateur privilégié d’une création picturale là où je ne m’attendais à trouver que des ombres.

the abandoned station

feat.  @Ramona Flowers

J’avais sous les yeux une réalisation faite à la bombe et qui était digne de figurer dans des lieux de passage, des lieux bien plus fréquentés que cette malheureuse gare abandonnée et désaffectée…
Les yeux remplis d’admiration, j’observais l’œuvre et je m’arrêtais sur la boisson que tenait la jeune femme représentée.

« J’aurais payé une somme considérable pour racheter ce mur, si vous lui aviez peint une hache, un couteau ou même un… oh ! Un godendac, ce serait parfait ! » Ma passion pour les armes de toutes les époques était une source d’inspiration permanente et j’aimais beaucoup ce mélange entre le gourdin et l’épieu. « Malheureusement, il n’y a plus autant d’inventivité aujourd’hui pour tout cela…» Aujourd’hui, les armes qui étaient créées étaient bien souvent des armes à feu sans aucune élégance, ou des armes chimiques qui n’avaient rien de théâtral… ou encore des armes nucléaires qui ne laissaient jamais aucune chance à personne…

Je m'inclinai légèrement, un sourire en coin dessinant mes lèvres, un œil sur la jeune artiste, l'autre à l'affût des bruits alentour. Le mot « Truc » me faisait toujours penser à mon cousin, Machin, et à son fils, Truc, fruit d’un grand et bel amour.

« Entendu un truc ? Chère mademoiselle, ce que nous appelons bruits ne sont que les susurrements de l'âme de ce lieu. »

Je fis un pas gracieux vers le son, mes mains croisées derrière le dos, le regard étincelant d'une curiosité gourmande.

« Ne craignez rien, je me porte garant de notre sécurité. Et si quelque spectre ou créature de métal souhaitait se joindre à notre duo, ne serait-ce pas exquis ? »
J’aimais cela, parce que c’était étrange, parce que les bruits que nous entendions autour de nous étaient aussi bizarres qu’inspirants…

Quel mystère pouvait bien se cacher dans une gare désaffectée comme celle-ci ? C’était un lieu propice pour libérer la magie, les âmes en perdition, les créatures de la nuit… j’étais ici dans un endroit qui aurait sans doute beaucoup plu à ma superbe épouse et à nos trois enfants… Pugsley se serait fait un vrai plaisir de démonter des panneaux pour les réutiliser ensuite, à bon escient et provoquer quelque petite catastrophe ferroviaire… quant à Mercredi, elle était capable de déceler la poésie toute particulière de chaque lieu un peu étrange et sombre. C’était un véritable talent chez elle ! Quant à Puberté… je ne savais pas trop ce qu’il aurait trouvé ici. Peut-être de quoi s’allumer un cigare de façon impressionnante…

Mais un nouveau bruit me tira de mes pensées familiales. Comme un chuintement, un son sifflant et un peu humide.
« Chhhht… écoutez…»
Ce son me faisait penser à ces grosses marmites à pression dans lesquelles grand-mère Addams préparait des bouillons et des ragoûts dont elle conseillait toujours de commencer par les yeux…

« Aimez-vous la chasse, mademoiselle ?» Si grand-mère Addams m’avait donné le goût des saveurs éclectiques et particulières, je n’avais jamais été en reste pour lui fournir des matières premières. Et chaque fois que j’avais été soupçonné de meurtre, j’avais pu être innocenté. « Moi, Gomez Addams, je pourfendrai ce gibier pour préparer un repas de fête digne de ce nom ! »

Je ne savais pas quel était ce gibier… ni même si c’était du gibier, mais j’aimais les défis et j’étais quelqu’un de très têtu, lorsque j’avais une idée en tête, je mettais tout, absolument tout, en œuvre pour parvenir à mes fins. Je déposais le balai de côté et j’ouvrais ma veste pour faire apparaître mes couteaux de lancer.
« Quelle belle nuit pour traquer l’ennemi ! Alors… vous êtes avec moi ? »
J’invitais l’artiste à se joindre à moi. Je préférais chasser qu’être chassé. Et elle ?  

the abandoned station

feat. @Ramona Flowers

L'obscurité enveloppait la gare désaffectée, et chaque ombre semblait danser au rythme de nos pas, comme si la nuit elle-même s'amusait de notre présence. Les bruits persistants, presque rythmiques dans leur irrégularité, guidaient nos pas. J'étais prêt à plonger tête première dans le mystère, poussé par une audace qui ne trouvait sa source que dans mon propre penchant pour l'inhabituel, l'inexploré, l'inexplicable.

« Poète ? » Je laissai échapper un petit rire, comme une note jouée sur les grandes orgues, hors d'âge, hors du temps. « Ma chère, le monde est une toile, et nos paroles ne sont que des pinceaux tentant d'ajouter couleur et texture à la grisaille de l'existence. »
Je m'inclinai théâtralement, comme pour ponctuer ma métaphore.

Son sarcasme n'était ni ignoré ni mal pris ; au contraire, il ajoutait une saveur piquante à notre étrange rencontre.

« Un clodo fouillant des containers ? Cela serait un drame moins passionnant que celui que j'espère trouver, mais je suis ravi de constater que vous partagez mon goût pour l'inattendu. »

Quand Ramona eut fini de ranger ses bombes de peinture, je lui lançai un regard rempli de cette excitation enfantine que vous avez si bien remarquée.
« Ah, mademoiselle, votre présence à mes côtés est comme un talisman contre la monotonie. Avec vous comme compagne de fortune ou d’infortune, je sens que la nuit ne peut que dévoiler ses secrets les plus captivants. Ma fille adorerait ! » Peut-être pas ses cheveux colorés, ceci dit.

Alors qu'elle marmonnait son accord avec un enthousiasme discutable, je dépliai un de mes couteaux de lancer, l'équilibrant du bout des doigts.
« Ne vous inquiétez pas, je suis assez habile avec ces petits bijoux pour nous sortir d'un pétrin... ou du moins pour en dissuader certains de nous approcher. »

Nous avancions, elle avec une prudence légitime, et moi avec la témérité d'un homme qui avait vécu toute sa vie à la lisière de l'extraordinaire et du dangereux.
« Rappelez-vous, mademoiselle, que même dans la boue la plus sombre, on peut trouver un diamant. Qui sait quelles merveilles nous attendent ?»

À peine avais-je fini de parler que le bruit se fit entendre de nouveau, plus proche cette fois, un chuintement mêlé de cliquetis métalliques, comme si quelque mécanisme antique s'éveillait après un long sommeil. Je tournai la tête vers Ramona, un sourire énigmatique ourlant mes lèvres.
« Après vous, mademoiselle… » J’étais un homme galant, j’agissais comme un gentleman d’une autre époque, je le savais bien, mais… justement, un gentleman laisserait-il une jeune femme se lancer la première fans l’inconnu ? « ou plutôt, non, restez derrière moi; l'aventure, aussi séduisante soit-elle, peut avoir des dents.»

Je me frayais un chemin à travers l'obscurité, avec la grâce d'un félin et la détermination d'un chasseur. Que ce soit un clodo, une bande de malfrats ou quelque chose d'encore plus étrange, je sentais mon cœur battre avec la promesse de l'inconnu.
« Gardez les yeux ouverts et l'esprit affûté, mademoiselle l’artiste. Ce soir, nous écrivons notre propre histoire dans cette gare oubliée par le temps. » Et puis je constatai que j’avais omis un détail pourtant très important : « Au fait, comment puis-je vous appeler ? »

the abandoned station

feat.  @Ramona Flowers

Chaque ombre semblait danser au rythme de nos pas, comme si la nuit elle-même s'amusait de notre présence. Les bruits persistants, presque rythmiques dans leur irrégularité, guidaient nos pas. J'étais prêt à plonger tête première dans le mystère, poussé par une audace qui ne trouvait sa source que dans mon propre penchant pour l'inhabituel, l'inexploré, l'inexplicable.

Alors que nous avancions, Ramona et moi, elle avec une prudence tout à fait justifiée, et moi avec la témérité d'un homme qui avait vécu toute sa vie à la lisière de l'extraordinaire et du dangereux, je ne pus m'empêcher de sourire face à son sarcasme. Ses mots piquants ajoutaient une saveur bienvenue à notre étrange rencontre, renforçant le lien qui se tissait entre nous dans l'obscurité de cette nuit mystérieuse.

Quand elle eut fini de ranger ses bombes de peinture, un sourire théâtral étira mes lèvres en réponse à son "enthousiasme".
Alors que Ramona marmonnait son accord avec un enthousiasme discutable, je dépliai un de mes couteaux de lancer, l'équilibrant du bout des doigts. Elle sembla rassurée par ma démonstration, du moins, ce fut comme cela que j’interprétais ses mots, et je fus ravi de voir qu'elle avait confiance en ma capacité à veiller sur nous dans cette étrange aventure.
« Ne vous inquiétez pas, je suis assez habile avec ces petits bijoux pour nous sortir d'un pétrin... ou du moins pour en dissuader certains de nous approcher.»

Nous avancions, elle avec une prudence tout à fait justifiée, et moi avec la témérité d'un homme qui a passé sa vie à danser sur la corde raide entre l'extraordinaire et le dangereux.

« Qui sait quelles merveilles nous attendent ? » À peine avais-je fini de parler que le bruit se fit entendre à nouveau, plus proche cette fois, un chuintement mêlé de cliquetis métalliques, comme si quelque mécanisme antique s'éveillait après un long sommeil. Je tournai la tête vers Ramona, un sourire énigmatique ourlant mes lèvres, cherchant à la rassurer autant que moi-même.

Alors que nous pénétrions plus profondément dans l'obscurité de la gare déserte, l'atmosphère se faisait de plus en plus étrange, presque sinistre. C'est alors que Ramona brisa à nouveau le silence. Sa voix, teintée d'humour et de scepticisme, perça l'obscurité de manière bienvenue. Ses mots ajoutaient une touche de légèreté à notre aventure, même si nous ne savions pas encore ce qui nous attendait.

Nous avancions toujours, chaque pas résonnant comme une note dans une symphonie mystérieuse. La gare déserte semblait être un lieu figé dans le temps, où les souvenirs d'un passé lointain murmuraient encore à travers les rouages de l'histoire. Ramona avait raison, cette faune mystérieuse que nous imaginions pouvait cacher bien des secrets.

Nous continuions à progresser, et nous finîmes par atteindre une structure imposante, une station de pompage antique qui semblait surgir du passé. Des châteaux d'eau en acier se dressaient au-dessus de nous comme des sentinelles silencieuses, témoins d'une époque révolue. C'est là, à l'ombre de ces grandes citernes, que Ramona exprima son inquiétude quant à notre découverte potentielle.

Alors que nous pénétrions plus profondément dans la station de pompage abandonnée, l'atmosphère de mystère semblait encore plus épaisse. Mon instinct me guidait, et j'étais résolu à découvrir ce que cette nuit nous réservait.
C'est alors que nous atteignîmes un bassin de décantation abandonné, entouré de pompes antiques, témoins d'un temps révolu. La scène avait quelque chose de fascinant, comme si nous étions plongés dans un autre monde.
Ramona, pleine d'assurance malgré le mystère qui nous entourait, brisa le silence d'une manière bien à elle. Le grincement sinistre qui se fit entendre alors que nous continuions notre progression sembla renforcer notre perplexité commune.


« Je rejoins l’idée, mais je l’aurais exprimée différemment. » dis-je pour répondre au What the f*ck de la jeune femme, exprimant notre perplexité à tous deux face à cette étrange apparition.
La nuit, la gare déserte, la découverte mystérieuse qui se profilait devant nous... tout cela semblait être le prélude à une aventure des plus étranges et fascinantes.

Comme nous nous approchions du bassin de décantation abandonné, les bruits étranges qui avaient accompagné notre progression semblaient converger vers cet endroit. Une lueur de curiosité m'animait alors que Ramona et moi découvrions la source de ces mystérieux sons.

La scène qui se dévoila à nos yeux était des plus étranges et inquiétantes. Au cœur du bassin, une créature étrange se tenait, émettant des grognements gutturaux et des sifflements menaçants. Sa silhouette était sombre, difficile à discerner dans l'obscurité, mais sa présence était indéniable.

Ramona et moi nous regardâmes, partageant un moment de compréhension silencieuse. Cette créature ne nous voulait certainement pas que du bien. Mon instinct de protecteur s'éveilla, et je me plaçai instinctivement devant Ramona, prêt à la défendre en cas de besoin.

La créature, aux mouvements saccadés et aux yeux luisants, semblait prête à nous affronter. Je pouvais sentir l'adrénaline monter en moi, mais je me forçai à rester calme, cherchant à comprendre la nature de cette menace.

« Ramona, restez derrière moi,» murmurai-je à voix basse, mon regard rivé sur la créature. « Nous devons rester prudents et ne pas provoquer davantage cette... chose.»
Nous étions désormais confrontés à un mystère encore plus grand que celui de la gare déserte. Qui était cette créature ? Pourquoi était-elle ici ? Et comment allions-nous faire face à cette étrange menace dans les ténèbres de la nuit ?

the abandoned station

feat. @Ramona Flowers

La créature, émanation de nos pires cauchemars, émergea soudainement des eaux obscures, imposante et terrifiante. Ramona, arborant une moue de dégoût, se tourna vers moi, son esprit vif illuminant son visage d'une étincelle de malice. Sa question, teintée d'un sérieux désarmant, me prit de court.
Je souris, amusé par son audace.
« En effet, même dans mes aventures les plus excentriques, je n'ai jamais fréquenté une créature d'une telle... extravagance. » Et puis… mon cœur ne battait que pour Morticia, ma douce, ma magnifique et tendre épouse…

Mon regard ne quitta pas la bête, même en partageant cette plaisanterie. L'adrénaline pulsait en moi, alimentant mon esprit de stratégies et de plans d'action.

Soudain, le monstre se redressa, menaçant, et cracha un venin d'apparence mortelle dans notre direction. Dans un mouvement réflexe, je me positionnai devant Ramona, mais les circonstances nous forcèrent à bondir à l'abri d'un pilier métallique. L'esquive, ce qui n’était pourtant ni une habitude ni une philosophie pour moi, nous fit atterrir ensemble. Les bruits aquatiques et les feulements de la créature ne laissaient aucun doute : elle allait venir vers nous incessamment sous peu.

Ramona, démontrant une fois de plus son ingéniosité et sa force, tira de sa sacoche un outil d'une taille et d'une apparence défiant les lois de la physique. Je la regardai, impressionné par sa préparation et sa détermination. Je hochai la tête, résolu.
« Ensemble, nous sommes invincibles. » Je sortis quatre couteaux, des compagnons fidèles dans de nombreuses aventures. « Face à cette abomination, nous unirons nos forces.»

Les créatures étranges et violentes, cela plaisait beaucoup à ma famille. L’idée me traversa l’esprit de ne pas la tuer, mais de la neutraliser pour que je puisse ensuite l’amener chez moi pour lui offrir une demeure où elle pourrait être comprise et appréciée.

La créature s'approcha, menaçante, nous obligeant à réfléchir rapidement. Je fis un pas en avant, prêt à l'affronter, tout en élaborant un plan pour la neutraliser sans nous mettre en danger. Ramona, à mes côtés, tenait fermement son outil improbable, un symbole de sa force et de son indépendance.
« Je m’y connais en armes de toutes sortes, mais ça… je n’en ai encore jamais vu. »
Ma curiosité était toujours sensible à des tas de choses, peu importait les contextes.

Nous nous déplacions avec prudence, chaque pas calculé pour anticiper les mouvements de la créature. Nos esprits étaient en alerte, prêts à combiner nos compétences pour survivre à cette épreuve.

La nuit, enveloppée d'ombres et de mystères, était le théâtre parfait pour notre affrontement. Là, dans la gare déserte, face à un adversaire inconnu, Ramona et moi formions une équipe formidable, unie par le danger et par un courage indomptable. Ensemble, nous étions prêts à affronter tout ce que la nuit nous réservait, armés de notre intelligence, de notre bravoure, et de notre esprit d'aventure.

« Ne visez aucun organe vital, si possible…»

the abandoned station

feat.  @Ramona Flowers

J’avais souvent l’impression que la vie était une vaste scène de théâtre et que chaque soirée était une nouvelle pièce mise en scène… Tandis que les gouttes de pluie dansaient autour de nous, telles des étoiles virevoltant dans un ciel d'encre, je sentais la vitalité de l'instant. Les paroles de Ramona, pleines de feu et de détermination, résonnaient dans mon cœur comme une mélodie d'une époque révolue.

« Ah, ma chère Ramona, » m'exclamai-je en brandissant mes couteaux, scintillants sous la lumière lunaire. « Vous êtes une artiste dans l'âme, maniant votre marteau avec la grâce d'une danseuse étoile. Mais ne craignez rien, car le danger est mon complice de toujours ! »

Je regardais la créature avec un mélange de fascination et de respect. Oh, quelle magnifique adversaire elle était ! Sa silhouette sinueuse se mouvait avec une agilité surnaturelle, esquivant les coups avec une aisance qui frôlait la majesté.
« Ne vous en faites pas pour les organes vitaux, ma chère. Dans le pire des cas, mon épouse fait des merveilles avec du fil, une aiguille et quelques formules bien trouvées… Mais avec mon habileté légendaire, je parviendrai à la neutraliser sans la blesser gravement. Après tout, il serait dommage de priver le monde de telle beauté ! »

Tout en parlant, je m'élançais avec une agilité surprenante, mes couteaux dansant dans mes mains. Chaque mouvement était calculé, chaque attaque une chorégraphie mortelle. La créature, sentant le danger, augmentait son agressivité. Ses griffes tranchantes lacéraient l'air, cherchant à nous atteindre. Mais je n'étais pas homme à succomber facilement ! Mieux encore, j’en redemandais !
« Ramona, attention à sa queue! Elle est aussi dangereuse que ses griffes! » criai-je en me glissant sous une attaque féroce. La pluie tombait avec plus de vigueur, transformant notre combat en un ballet aquatique.

Lorsque Ramona balança son marteau, la créature évita de justesse le coup, mais la force de l'impact contre le tuyau métallique révéla sa puissance.

« Bien joué, Ramona! Votre force est aussi impressionnante que votre courage!» Je ne pouvais m'empêcher d'admirer sa ténacité.

La bête, furieuse, redoubla d'effort, ses mouvements devenant plus imprévisibles, plus dangereux. Cependant, je n'étais pas homme à reculer. Avec un sourire audacieux, je plongeai dans la mêlée, mes couteaux tranchant l'air avec précision. Chaque coup porté était une invitation à la danse, chaque esquive une révérence respectueuse.
« Ramona, si les choses tournent mal, nous prendrons la porte étoilée, comme vous l'avez suggéré. Mais pour l'heure, dansons avec notre adversaire, dans cette valse de l'ombre et de la lumière.»

Alors que Ramona se préparait pour un autre coup, je restais concentré sur la créature, mon esprit formulant des plans pour l'immobiliser sans lui infliger de dommages irréparables. La créature, sous l'effet de la douleur et de la rage, devint encore plus imprévisible, et je savais que chaque seconde comptait.
« Attention, Ramona! Elle est sur le point d'attaquer! » criai-je, tandis que la bête s'élançait vers nous, toutes griffes dehors.

Mais je ne craignais pas. Car dans ce chaos, dans cette lutte acharnée, je me sentais vivant, plus vivant que jamais. Et aux côtés de Ramona, cette guerrière intrépide, je savais que nous ferions face à tout, ensemble, dans cette nuit énigmatique, sous le regard bienveillant des étoiles.

Avec une élégance sauvage et un regard pétillant de malice, je me tenais prêt à affronter la créature serpentine. Mes couteaux, extensions de mes bras, brillaient d'un éclat sinistre sous les lueurs intermittentes de la nuit. Je me sentais comme un chef d'orchestre sur le point de débuter un concert d'une intensité inouïe.

Alors que la créature, cette danseuse macabre, se déplaçait avec une grâce terrifiante, je m'avançais avec une assurance séductrice. Mes pieds glissaient sur le sol humide, chaque pas mesuré et précis, comme dans un tango endiablé. Je levais un couteau, le faisant tournoyer avec une dextérité qui aurait fait pâlir d'envie le plus habile des escrimeurs.

« Vous ne trouverez pas meilleure opposition, ma chère bête! » m'écriai-je, un sourire en coin, tandis que je m'élançais vers elle.

Avec un mouvement fluide, je feintais une attaque sur le côté gauche de la créature, l'obligeant à se décaler. Puis, dans un enchaînement harmonieux, je pivotais sur moi-même, esquivant une griffe mortelle, tout en portant un coup rapide et précis avec mon autre couteau sur son flanc droit. Ce n'était pas une tentative de la blesser gravement, mais plutôt de la désorienter, de la tester.

« Voyons voir comment vous réagissez à cela, ma chère!  » La créature, surprise par ma vitesse, se recula un instant, le temps de reprendre ses esprits.

C'était un jeu de stratégie, un échange de mouvements calculés. Je n'étais pas seulement en train de combattre ; j'étais en train de converser avec elle à travers chaque coup, chaque parade. Mon but n'était pas de la détruire, mais de l'apprivoiser, de comprendre sa nature, de m'adapter à sa danse sauvage.

Je me positionnais ensuite en face d'elle, mes yeux plongés dans les siens, cherchant à lire ses intentions. Puis, avec un cri de guerre, je fondais à nouveau sur elle, mes couteaux traçant des arcs de lumière dans l'obscurité. Chaque attaque était une question, chaque esquive une réponse.

Je parais une autre de ses attaques avec une élégance spectrale, me déplaçant autour d'elle avec une agilité qui défiait la gravité. C'était comme si je dansais avec un partenaire digne de mes compétences, un partenaire qui me poussait à repousser mes limites.

« Ah, quelle belle nuit pour un ballet de l'extraordinaire! » m'exclamai-je, ravi par l'intensité de l'affrontement.
La pluie tombait plus fort maintenant, mais cela n'entamait en rien ma concentration. Chaque goutte qui touchait ma peau était une caresse, un rappel de la beauté de l'instant présent.

Le combat continuait, une symphonie de mouvements, de feintes et de coups audacieux. Dans ce chaos ordonné, je me sentais chez moi, vivant et exalté. Aux côtés de Ramona, dans cette confrontation avec une créature d'un autre monde, je savais que cette soirée resterait gravée dans ma mémoire comme l'une des plus exquises aventures de ma vie.

the abandoned station

feat. @Ramona Flowers

Quelle soirée mémorable ! Quel ballet ahurissant !
Alors que Ramona, cette combattante intrépide, se démenait avec son marteau colossal, je ne pouvais m'empêcher de me sentir vivifié par notre duel avec cette créature enchanteresse. Sa remarque piquante me fit sourire – oh, la vérité cachée dans l'humour, ma chère Ramona ! Elle avait raison, cette bête semble être envoûtée par mes mouvements, tout comme j’étais captivé par son étrange beauté.

Et puis, quelle surprise ! La pirouette audacieuse de Ramona, une véritable inspiration ! Comme un phénix renaissant de ses cendres, elle s'envola avec une grâce inattendue, saisissant la créature par ses épaules écailleuses.
« Bravo, Ramona ! Votre ingéniosité n'a d'égale que votre bravoure ! » m'écriai-je, admiratif devant son esprit combatif.
Certes, l’opération m’ouvrait des possibilités, mais c’était également – et surtout – un procédé à haut risque ! Ramona enserrait la bête, mais la femme-serpent avait bien décidé de ne pas se laisser faire si facilement…
Hélas ! La situation se retourna rapidement. La créature, profitant de sa morphologie singulière, réussit à enserrer Ramona dans ses anneaux constrictors en l’entrainant dans l’eau. Mon cœur se serra à la vue de sa détresse, et l'adrénaline monta en flèche.


« Tenez bon, Ramona ! Je suis avec vous !» Il n’y avait pas une seconde à perdre ! je m'élançai dans l'action. La queue venimeuse de la bête se dressait, menaçant de frapper Ramona à tout instant. Je devais agir vite, mais avec précision. Avec une habileté digne d'un maestro, je feintai une attaque sur le côté, distrayant la créature juste assez pour que son attention se détourne de Ramona quelques secondes.


« Attention, ma chère !» criai-je, tandis que je glissais avec agilité sous la bête, mes couteaux tranchant l'air et mes vêtements s’alourdissant par l’eau. Dans un mouvement rapide et précis, je visai les anneaux qui enserraient Ramona, tranchant le cuir épais de la créature avec une précision chirurgicale. Chaque coup était un message d'amour et de défi, une promesse de liberté pour ma camarade de combat.

La créature hurla, une symphonie de douleur et de surprise, se débattant frénétiquement. Je profitai de cette confusion pour me glisser derrière elle, visant sa queue venimeuse. Avec un mouvement élégant, je lançai un de mes couteaux, lequel se planta dans la queue, la forçant à se rétracter dans une danse désespérée.

« Ramona, maintenant ! Utilisez votre force ! » lui criai-je, sachant que le moment était crucial. La créature, bien que blessée, était loin d’être vaincue. Ramona devait profiter de cette ouverture pour reprendre le contrôle.

the abandoned station

feat. @Ramona Flowers

Si la scène devait rester gravée dans ma mémoire, ce serait avec grand plaisir que je ferais en sorte d’ajouter des détails sanglants et de la violence dans cette mémorable joute aquatique.
Des deux êtres emmêlés, je me devais d’assurer mon soutien à la plus humaine des deux, mais mon goût pour les créatures étranges me poussait à trouver la femme-serpent aussi dangereuse que magnifique.

Avec mes couteaux, je m’étais battu, moi aussi, bien que la décence et mon éducation m’aient toujours dicté de ne pas faire de mal à une femme, même si elle était femme-serpent, dragonne ou tout simplement une femme en colère.
Notre combat se solda donc par une admirable scène digne des plus grands auteurs romantiques dépressifs de toute l’histoire de la littérature : deux corps féminins, Ramona, héroïque même dans son épuisement, et la créature reptilienne, vaincue après une lutte féroce, gisant dans des flaques ternes où l’on pouvait apercevoir quelques zones qui ne pouvaient que comporter de la pollution quelconque…
Je m'arrêtai un instant pour contempler ce tableau devant moi, puis je finis par offrir ma main à Ramona pour l’aider à se relever.

« Votre performance était digne des plus grands rings ! » Mais loin de saisir ma main, la jeune femme s’élança en arrière, en un geste aussi inattendu que brutal, pour s’assurer de bien avoir assommé la femme-serpent.

Ce dernier acte de bravoure m’arracha un sourire. Même épuisée, cette jeune femme ne manquait pas de ressources ! Je m’avançais à nouveau, la main toujours tendue vers elle. Mais je jetai tout de même un petit regard alentour avant de lui assurer :

« Si c’est une espèce en voie de disparition… » une seconde d’hésitation, puis j’ajoutai : « ou en voie d’apparition, d’ailleurs, c’est le seul spécimen que j’ai pu apercevoir jusqu’ici. »

Mais, au fond, qui pouvait être sûr de ce qui pouvait se tramer ou non par ici ? Dans une gare abandonnée, ne pouvait-on pas espérer croiser d’autres choses encore ?
Gentleman, j’ôtais mon imperméable pour le lui offrir, geste de courtoisie pour la protéger de cette pluie battante et froide.
« Vous devez être au sec. Ce serait dommage de tomber malade après un tel exploit ! » Avec la fièvre, elle pourrait même imaginer avoir rêvé tout ceci.

Je ne prêtais pas vraiment attention à sa tenue vestimentaire. Son style grunge lui convenait sans doute très bien, mais je trouvais que les vêtements déchirés donnaient un peu l’impression d’un niveau de vie assez rudimentaire.
« J’enverrai quelqu’un chercher la créature. Je suis sûr qu’elle s’épanouira chez moi ! »

Je ne pouvais pas imaginer la porter sur mon dos pour la ramener, aussi appelai-je celui que j’aurais pu (ou dû) appeler un peu plus tôt déjà :
« Thing ! J’ai besoin d’un coup de main ! »

Aussitôt, sortie de nulle part, une main vivante, La Chose, alias Thing, vint se poster près de moi, escaladant mes vêtements pour venir se percher sur mon épaule.
« Qu’en dis-tu, mon ami, n’est-elle pas exceptionnelle ?»

the abandoned station

feat. @Ramona Flowers

L’obscurité de la gare abandonnée enveloppait tout dans son étreinte mystérieuse, une scène parfaite pour une rencontre inattendue et palpitante. La pluie battante tambourinait sur les structures métalliques, ajoutant une symphonie naturelle à ce tableau nocturne. La femme-serpent gisait vaincue, un spectacle aussi troublant que fascinant.

Se tenant là, avec le manteau que j'avais offert posé sur ses épaules, Ramona, la guerrière urbaine, incarnait une héroïne d'un autre monde. Sa présence dans cette gare désolée ajoutait un contraste saisissant entre sa force brute et la décadence environnante. Son regard se posait sur la créature vaincue, détaillant avec une curiosité teintée d'une pointe de méfiance ce spectacle inhabituel.

La question sur le destin de la créature capturée me fit sourire intérieurement. Quelle merveilleuse idée que de l'accueillir dans le sanctuaire familial ! Le manoir Addams, un lieu aussi grandiose qu'étrange, était le refuge parfait pour de telles curiosités. Son scepticisme face à cette idée était compréhensible, mais le danger ne faisait qu'accroître l'attrait de cette créature.

Lorsque la Chose, cette main tranchée et ambulante, fidèle compagnon de toujours, apparut, l'expression de Ramona reflétait une surprise mêlée d'acceptation. Sa salutation à la Chose fut reçue avec un hochement de tête approbateur de ma part, tandis que Thing agitait un doigt en signe de salutation.
Les origines de la Chose restaient un mystère, même pour moi, un secret bien gardé dans les annales de notre famille.

Observant Ramona ranger son marteau colossal dans une sacoche apparemment trop petite, je ne pus m'empêcher d'admirer cette démonstration de son monde mystérieux. Quelle force incroyable et quel pouvoir mystérieux elle possédait !

Je m’inclinai légèrement, un geste de respect pour votre talent et votre personnalité unique.

Son annonce de départ était à la fois décevante et compréhensible. La nuit froide et humide n'était pas un ami pour la santé, et sa bravoure méritait d'être préservée. Son art et son esprit, libres et sans limite, méritaient une autre occasion pour être pleinement exprimés.

En la voyant désigner la porte étoilée, suspendue dans le vide, je m’inclinai légèrement en signe de respect pour son talent. « J’attends avec impatience de voir votre œuvre achevée, Ramona ! »
En tout cas, je savais que je prendrai plaisir à venir voir cette œuvre une fois que Ramona l’aurait terminée. J’aimais l’art et j’avais envie de voir ce que Ramona allait faire de son projet.
« Si jamais vous souhaitez revisiter notre rencontre ou explorer d'autres mystères, sachez que les portes du manoir Addams vous sont toujours ouvertes. »

Je restai là, sous la pluie battante, mon imperméable désormais sur ses épaules, pensif. L'obscurité et la pluie n'étaient pas de simples éléments de décor pour moi, mais des compagnons de vie, j’aimais l’ambiance qu’elles créaient.
« Revenez finir votre œuvre, Ramona. Le monde a besoin de votre art. »
Je levai la main en un dernier salut, un sourire énigmatique aux lèvres, tandis que Ramona allait passer à travers cette porte mystérieuse.

Resté seul dans la gare, je sentais la nuit reprendre ses droits, m'enveloppant de son manteau d'ombre et de mystère. Je me tournais vers la Chose, toujours fidèle sur mon épaule. « Il est temps de rentrer, mon ami. Notre famille s'agrandit ce soir.»
Le regard fixé sur la femme-serpent, je me mis en marche, prêt à accueillir ce nouveau membre énigmatique dans notre demeure.

La nuit continuait de régner, ses secrets et ses surprises toujours aussi proches de mon cœur, comme une vieille amie que l'on chérit pour son mystère et son insondable profondeur.