(abandonné) At last (Indy)

At last...

feat Indiana

Ton coeur va te lâcher avant d'atteindre cette fichue chambre d'hôpital, c'est une quasi-certitude tant il s'emballe au point que t'ait l'impression qu'il va tout simplement perdre le contrôle, comme ton cerveau et l'intégralité de ton corps. C'est si... inespéré que t'as peur que ce soit une erreur, une blague de très mauvais goût... ou... va savoir. Jamais Mutt ne te ferait une farce comme celle-ci, mais... putain... tu le croiras pas tant que t'auras pas posé les yeux sur lui.

Combien de fois tu l'as traversé, ce satané couloir, avec l'espoir au coeur, un espoir que s'amenuisait un peu plus le temps passant - celui qu'il serait miraculeusement réveillé au moment où tu poserais les yeux sur elle. Combien d'heures t'a passé à son chevet, à l'abreuver d'histoires insipides sur ton quotidien... Combien de déclarations, de larmes, de crises de larmes... le tout pour te voir opposé ce visage trop serein d'homme endormi... T'avais fini par plus y croire... T'avais fini par penser qu'il t'avait abandonné pour de bon, cette fois.... Mais le sourire enchanté de l'infirmière, à l'accueil, qui d'habitude t'accueillait avec une tête de déterré, et l'émotion dans la voix de ton fils au moment de t'apprendre la nouvelle, au téléphone... Ces détails ne trompent pas, alors... Alors... dans quelques pas...

T'as la pensée superficielle d'être à peine présentable. T'as quitté le musée dans la précipitation, t'as pas pris le temps ou la peine de te recoiffer, ou de te maquiller, mais tu songes bien vite que cette pensée absurde n'est jamais que le signe de ton appréhension totale et légitime. Tu t'apprêtes à le revoir, pour la première fois en quatre ans, et t'es plus vraiment sûre de ce que tu dois faire ou de ce que tu dois lui dire... Les pensées se bousculent dans ton esprit ému et désorienté, et tu admets, au moment d'ouvrir la porte, que rien ne vaut, dans tous les cas, cette bonne vieille improvisation.

Ton regard le cherche et le trouve, assis sur son lit, un livre à la main. Tu le vois à travers un voile de larmes de plus en plus épais. Il est là, il est vivant. C'est réel. C'est réel. Cette fois, ton coeur flanche, c'est trop pour toi. Tu te fais violence pour ne pas juste fondre en larmes, purement et simplement. T'as envie de te précipiter dans ses bras, tu te retiens de justesse, songeant que ce n'est peut-être pas la meilleure idée, il est probablement encore trop faible. Alors tu retiens un sanglot et tu camouffles l'ampleur de ta fragilité émotionnelle sous un sourire le plus rayonnant possible.

"Tu en auras mis du temps", tu finis par souffler en lui adressant un sourire complice, avant de venir t'asseoir doucement sur le rebord du lit, puis de saisir lentement sa main dans la sienne. "Indy..."

PrettyGirl