[Terminé] Baby you should never be lonely

Je n’avais pas cru que c’était possible. Nous passions déjà toutes nos journées à texter, s’appeler, faire des appels vidéo et puis quoi encore, et ce, quand nous n’étions pas carrément en train de se voir en face à face. Oh; j’adore ton attention, c’est vrai, ce n’est donc pas une plainte. Et puis – mon emplois du temps est assez flexible comme je travaille à mon compte, je peux bien prendre du temps pour nous. Mais un petit détail est venu mettre du chaos dans nos vies autrement assez paisibles (comparativement à la guerre que nous avons vécue, les jours ici sont faciles à vivre. Parfois trop, mais je m’égare), et ça, c’est la fermeture des laboratoires du docteur Doom (quel nom ridicule), qui, ne l’oublions pas, est ton employeur. Te retrouvant sans travail, tu as maintenant plus de temps pour tes projets personnels… et aussi plus de temps pour réclamer mon attention.

   Oh; je t’aime. Vraiment, mon Jackalope, je t’aime et il n’y a pas d’autre façon de décrire comment je me sens par rapport à toi. C’est un sentiment que je peine parfois à accepter dans sa totalité, mais c’est que j’ai du mal avec les sentiments en général. Ce que je vais dire ensuite ne doit pas entacher la force de ce sentiment; mais dans le vie, il faut parfois y aller avec parcimonie. J’aime passer du temps avec toi et te parler, mais si nous passons tout notre temps ensemble, alors mes autres activités me manquent. Je ne peux pas sauter les heures de gym à tout va; je dois faire mon contenu pour le OnlyFans aussi, et puis, j’ai mes propres inventions à faire avancer. Peut-être que c’est égoïste; il y a tant de choses que je suis heureux de partager avec toi, mais il y a aussi des choses que je veux garder pour moi.
   
   Alors je t’ai demandé un peu d’espace; le plus doucement possible. Parce que je ne veux pas te blesse, parce que je l’ai fait trop de fois auparavant, en me préoccupant plus des résultats que de tes sentiments. Je ne sais pas comment faire, souvent; la délicatesse n'est pas mon fort… mais la manipulation, ça…
   
   Tout ça pour dire que ça fait quelque jours et tout se passe bien. Passait? Non; c’est encore bien, mais il y a bien eu un petit accros de rien dans nos journées, en la forme de ce petit textos que tu m’as envoyé après une étrange heure de silence, que tu as dû passer à parcourir le web. Voilà; le problème quand je te laisse trop de temps voué à toi-même, c’est que finis toujours pas trouver quelque chose d’intéressant à faire. Des recherches délicates, des inventions dangereuses ou impratiqués, j’en passe. Un simple tu aurais pu me montrer suivis d’un screen de mon OF. Peut-être que le rose aurait monté aux joues d’un autre, mais pas moi. Je n’ai aucune gêne à produire un tel contenu, et mon égo apprécie qu’on regarde mon corps avec une certaine envie, jalousie, qu’importe. Brains and Beauty, que j’avais dit à un autre dans une autre vie.
   
   Alors je te réponds simplement Oh, je te montrerai, alors, un sourire particulièrement sournois qui s’étire sur les lèvres. Et puis juste comme ça; j’embarque avec moi le dispositif psychique cortical pour que nous puissions continuer nos recherches du tes mémoires qui ne sont pas toutes revenues encore, je m’assure devant le miroir que je suis présentable -non, carrément beau- avec mon t-shirt rose moulant et mes shorts ajustés pour parer les températures chaudes de cette fin de printemps. Je m’assure que Canard est dans son enclos, et puis je ferme le verrou électronique de mon appartement pour me diriger vers le vôtre, d'un bon pas parce que j’ai quelque chose en tête et que quand j’ai une idée, un plan, même, je ne suis pas du genre à en démordre. À tout le moins suis-je patient, mais tu n’habitues pas très loin, que quelques minutes de marche, juste de quoi me laisser la possibilité de planifier nos prochaines minutes de vie.
   
   Je cogne doucement à votre porte; c’est, encore une fois, ton colloque qui réponds. Normal; il semblerait que la musique venant de ta chambre-laboratoire soit assez volubile. Qu’importe; je le salue d’un mouvement bref et puis je me dirige vers ta chambre, t’offrant quand même la politesse de cogner à la porte avant de m’y introduire.
   
   Oh- il ne fait pas si longtemps que nous nous sommes vus, alors pourquoi est-ce que mon cœur chavire en voyant ta petite bouille surprise? « J’avais un truc à te montrer, je crois » dis-je en me délestant d’abord de mon sac à dos avant de me rapproche de toi, mes mains glissants de chaque côté de ta taille alors que je t’offre un sourire à faire fondre les calottes glacières de la terre. « Pour me faire pardonner de ne pas t’avoir montré directement » que je te glisse à l’oreille, ne passant même pas par le bonjour habituel ou en te demandant comment tu vas -de toute manière je te l’ai déjà souhaité et je sais pertinemment comment tu vas, les deux sont donc des accessoires à la discussion présente. « Peut-être que je te dois un visionnement privé » et puis je retire mon t-shirt que je laisse choir sur ton lit en pagaille.
   
   À quoi est-ce que je pense? À faire un strip tease chez toi sans m’annoncer? Était-ce vraiment important? Il en découle surement quelque chose d’autre. Peut-être ais-je besoin de ta validation plus que celle d’autres personnes, peut-être que mon esprit est envenimé des envies qui empoissonnes les humains et autres mammifères. Je ne sais pas. Juste que mon cœur bat à tout rompre, et que mon œil valide semble tenter de percer les méandres des tiens, comme pour en deviner ce que ça peut te faire. Sourire en coin sur les lèvres, je te dis; « Quand même… me suivre jusqu’à une page coquine. Tu devais vraiment t’ennuyer. Peut-être devrions-nous… remédier à la situation? »

Ton bredouillement est musique à mes oreilles; c’est plus fort que moi, cette envie de faire effet. C’est tout réussi en tout cas il semblerait, avec la petite couleur mignonne qui s’installe sur tes joues, ton regard qui m’écorche et tes mots qui n’arrivent plus à sortir. C’est dire; c’est plutôt rare que tu n’aies pas de mots qui sortes d’entre tes lèvres, n’est-ce pas? Un vrai moulin à parole, habituellement. Pas que ce soit une mauvaise chose; si ce n’était pas de toi qui remplissait le silence, nos premiers moments auraient été bien brefs. Je suis plus à l’aise, maintenant, évidemment – peut-être un peu trop, même. Et puis – ton interrogation qui me laisse légèrement pantois. Avais-je mal compris la situation? Me voilà quelque peu embarrassé; je recule d’un pas pour te laisser respirer, je te regarde bien sérieusement et puis je finis par dire : « Oh »

Juste ça. Me voilà dont le regard glisser vers le haut que j’ai laissé dans ton lit; il est trop tard pour le récupérer et me rhabiller, c’est certain, mais peut-être pourrais-je y retrouver un peu de ma dignité? Ma main viens se poser sur ta hanche comme pour t’écarter légèrement, mais je finis par plutôt m’asseoir sur ton lit et t’entrainer avec moi. « Une page coquine, oui » finis-je par dire, un frisson me parcourant. « C’est- comment tu es tombé dessus, alors, si c’était pas parce que… » ma confusion augmente alors que je laisse les mots couler hors de ma gorge; je n’ose te fuir du regard, quand bien même, parce qu’au fond je n’ai pas honte de ce que je fais. « C’est une page à vocation érotique, Jackalope » finis-je par dire; à vrai dire tout ce que je postais était plutôt soft, loin de la pornographie, et vu comment il t’avait été facile de tomber dessus, c’était aussi bien. « C’est plutôt lucratif » que je glisse comme pour m’expliquer; « C’est la manière la plus efficace que j’ai trouvée pour financer mes inventions » haussement d’épaules, et puis je ris légèrement.
   
« Je suppose que je devrais te remercier de financer mes projets futurs » dis-je d’une voix plus douce, un sourcil se levant malgré moi de manière amusée. « Devrais-je… remettre mon haut? » Oh- au fond, maintenant que c’est dit et fait, je ne ressens pas tellement l’envie de le remettre. Mais d’avoir ton accord… oui, ça me serait des plus doux.
       

« Logique » dis-je simplement, le mot sonnant comme un vestige de vie antérieure. « Je suis content que ça t’aies plus » dis-je doucement, te serrant un peu contre moi avant de poser mon menton sur le dessus de ta tête. Position un peu étrange, mais qui me fait du bien alors que ta tête repose sur mon torse – chaque souffle porté par tes lèvres comme un chatouillis sur ma peau. Et puis je fronce des sourcils; « Mais, dis-moi, Jackalope… pourquoi tu cherchais mon nom, au juste? » surement que c’était rien, surement que tu t’ennuyais juste et que tu voulais voir quel genre de traces j'avais laissées sur l’internet, mais une partie de moi ne peut s’empêcher de penser le pire. Peut-être avais-tu voulu voir si je n’avais pas commis d’atrocités depuis mon arrivée dans ce monde? Je ne pourrais pas t’en vouloir, vraiment, c'est, pour me répéter, logique. Mais si c'est le cas- Mmph. Une partie de moi a envie de dire que tu n’aurais eu qu’à demander, et l’autre… avoue de petite voix que j’aurais eu trop honte, ou peur, de te le dire. Mais bon, de toute manière, ce n’est pas mon genre de me faire prendre pour mes crimes. D’abord, parce qu’il faut des témoins encore en vie.

« Mm? Oui » dis-je, retournant à la réalité alors que tu continuais à me parler. Un sourire s’étire sur mes lèvres, amusé surtout, alors que je viens chuchoter un nombre approximatif à ton oreille. « Ça paie le loyer pour le labo et l’appartement, l’abonnement au gym, les repas et toutes les autres dépenses de la vie quotidienne. Pour le reste il y a les brevets, je suppose »  dis-je, l’air pas trop convaincu – faut dire que je suis très pointilleux sur mes inventions, et que j’ai cette tendance fâcheuse à les considérer miennes, ce qui fait entre autres que je ne m’en départie pas vraiment. « j’ai produits quelques inventions pour le domaine médical » que je précise – parce qu’il est vrai que je pourrais me faire un tas d’argent avec mes inventions plus… dangereuses, mais que la conscience que j’ai gagnée, gracieuseté de Cheetor, m’en a empêché. Dommage -s’aurait été un brin d’argent facile à obtenir. « Je suis d’ailleurs en train de… » léger trainement dans ma voix alors que je me laisse emporter par le sujet, mais ne suis-je pas tenu par un accord de non divulgation? Je prend une grande inspiration et puis je soupire; « de faire breveter un projet de prothèses » dis-je simplement sans aller trop dans le détail.
          
« Oh? » fais-je, haussement de sourcil surpris et amusé alors que tu t’empêtres un peu dans tes mots et tes pensées. Je n’aurais pas cru qu’une peau nue te fasse autant d’effets, mais au fond ça m’arrange. « D’accord, pas de haut alors » et puis mon regard traine vers mon sac à dos que j’ai abandonné sur le chemin vers ton lit. « J’ai apporté de quoi nous occuper, si tu veux » dis-je sans toutefois briser notre étreinte, que je souhaite étirer le plus possible même s'il faudra bien, éventuellement, que je me lève pour aller chercher le dispositif psychique cortical. « On pourra explorer le reste de tes souvenirs, si tu es d’attaque » et puis je penche la tête pour regarder la tienne et je dis à voix haute ce que j’aurais dû penser tout bas : « Oh, je vois ce qu’ils veulent dire par beau à croquer » et puis – réalisation subite et violente de ce que je viens de dire, mais mon expression se fige dans un marbre qui refuse de montrer mon embarras. Faire comme si c'était voulu, oui, c’était mon plan face à cette remarque un peu loufoque.
       

« Tu es beaucoup de choses, Jackalope » dis-je d’un ton lent et une voix grave, parce que je sais bien l’effet qu’elle te fait, et avec un peu de chance, cela gravera ce que je dis dans ta tête. « Énergique, chaotique, ingénieux, doux, pacifiste, candide, même. Mais stupide, ça, non » et je te le répèterai autant de fois que j’aurai besoin de le faire. Je le vois – que les millénaires de combat et les millénaires de paix suivantes t’ont couté une partie de toi-même. On pourrait presque croire que tu es insouciant, mais au fond, ne ressens-tu pas tout plus profondément que les autres? Je m’inquiète tout naturellement pour toi – quelque chose que j’aurais dû faire bien, bien avant. Peut-être que moi aussi je suis tombé dans le piège de ta bonne humeur, au fond, et que j’ai cru que tu pourrais t’occuper de toi-même pendant tous ces siècles. Tu l’as fait, c’est indéniable – mais à quel prix? Des questions que je n’ose te poser, par peur de raviver une plaie que je ne saurais comment panser par la suite. « Curieux… ça te décrit bien. Au fond ce n’est pas plus mal » dis-je, tentant de te rassurer de cajoleries alors qu'un doux baiser vient se faire déposer sur ton front, tes lèvres jusque-là encore interdites ((par caprice de ma part)). Mais bien vite cette même curiosité te pousse à changer de sujet, et faire ressortir ce ton pétillant qu’on reconnait bien dans ta voix.

« Comme ma main » dis-je, hésitant. « Mais j’essaie de la modifier pour s’ajuster au corps humain, comme j’en suis pour le moment prisonnier » mais je prévois toujours plusieurs pas d’avance, et ma main télékinétique se fait développer en même temps. « Bien sûr que je te montrerai. Qui d’autre pourra me dire ce que je peux y améliorer? Tu es bien le seul qui puisse m’équivaloir dans le domaine » oui – peut-être que je sous-estime les humains, qui travaillent avec les mêmes limitations qui me font parfois perdre patience. Pas étonnant qu’ils soient encore si arriérés, vu leur progrès scientifique. Mais bon, toutes leurs innovations ne sont pas mauvaises, et puis – de devoir travailler à leur niveau ne fait que multiplier mes connaissances de système archaïques. Un retour aux sources, en soi.

« Oh? » dis-je, dérouté mais pas déçu de ton besoin affectif, qu’il me fait plaisir de remplir en te serrant bien contre moi, puis te relâchant. Tu as l’air d’avoir quelques rougeurs au visage, mais c’est surtout le rouge vif de tes oreilles que je remarque, me faisant penser aux gyroscopes qui dépassent de ta tête cybertronienne. « Des souvenirs joyeux, alors. Je note » la vérité c’est que pour moi, les souvenirs joyeux dataient d’il y a très, très longtemps, mais je ne les oubliaient pas pour autant. J’avais quelques petites idées en tête, certainement, mais il était difficile de savoir si tu les avais vécu comme moi je les avais vécu, au fond. Comme ce souvenir de nous en train de peindre ma carrosserie, dont je me souviens aujourd’hui avec une certaine douceur, mais qui n’est que malheur pour toi. « Mmm » dis-je, l’air de considérer ce que tu me disais. « Et bien, je suppose que tu es l’un et l’autre, alors tout ça est normal comme réflexe. C’est une drôle de sensation, parce que- » je viens replacer tes cheveux qui venaient boucler sur ton front; « je trouve les corps humains grotesques, mais le tiens, parce qu’il est à toi, il me va » quel moyen faible d’expliquer ce que tu me donnais comme impression. « Je pourrais apprendre à aimer ce corps humain, ne serait-ce que parce que c’est le tiens, et le miens, et que nos corps… »

Je m’arrête de parler. En ais-je trop dit? Nous n’avons même pas partagé un baiser dans ces corps que je pense déjà aux plus bas instincts qu’ils me font ressentir. Mais c’est le stricte vérité, alors je continue : « Je ne peux parler que pour moi, je suppose » dis-je dans un haussement d’épaules désinvoltes, sans plus m’expliquer. Soit le reste tu le comprendras d’office parce que tu le sens aussi, soit tu n’en auras aucune idée et si c’est le cas, autant s’assurer que cela reste comme ça. Après tout notre peuple n’a-t-il besoin de si basses fonctions que la reproduction pour perdurer, et il ne sert à rien d’en toucher les activités extracurriculaires si tu n’en ressens pas l’appel toi aussi, tout simplement. Ce serait que de te mettre dans une délicate situation de te le mentionner si tu ne te sens pas de la même manière, après tout. Passons.

« Mais je peux te promettre ça, en tout cas. Qu’importe ces… envies de violence, comme tu dis, je ne compte pas te faire du mal. Mes crocs pleins de bactéries resterons dans ma bouche. » Oui – ce n’est pas romantisme qui m’étouffe, on peut dire…
       

« Je sais » dis-je doucement, un soupir passé entre mes lèvres; « je sais et je l’accepte. Et ça ne change pas comment je te perçois. Plein de vie. Plein d’idées. Et vraiment – seule une personne candide pourrait… » je ne veux pas finir cette phrase, au fond, parce que je ne veux pas te mettre des mots et des intentions dans la bouche. « Disons qu’on a tous fait des choses horribles, durant la guerre » mon cœur se serre et je ressent l’emprise des griffes de ce satané Cheetor se contracter autour de cet organe délicat. Comme on mal violent qui me prend et que pourtant je ne peux pas exprimer, parce qu’il serait injuste. « Si tu es prêt à regarder au-delà de mes méfaits… et bien j’aurais beau te pardonne cent et mille choses différentes, je ne t’aurais rendu qu’une fraction de ce que tu m’offres, Jackalope » et puis je tente de ramener un ton plus joyeux à la conversation, et je souffle; « et puis tu me connais, je ne suis pas peu curieux de savoir ce que tu as trouvé dans ces recherches… » et oui; c’est gore, c’est glauque, mais c’est comme ça. Ils sont morts, quelle autre utilité aurait leur corps de toute manière? Je ne veux pas que tu t’en fasses pour ça – si peu en comparaison de mes crimes. « Les mêmes idées, mais toujours abordées d’un point de vu différent » que je précise, mais était-ce nécessaire? Nous nous comprenons.

« Mmph » fais-je; « vrai que tu as toujours détesté le froid » et je glisse mes mains chaudes sous ton haut pour venir caresser et réchauffer la peau en dessous, quand bien même elle n’est pas froide. Juste de la sentir sous mes doigts me fait un grand plaisir; ta peau est douce et lisse, et les senseurs nerveux du bout des doigts humains sont particulièrement sensibles. Et puis – mon souffle se coupe et mon cœur s’emballe. te mordre? En voilà une drôle de chose que tu me permets de faire. Sais-tu même ce que cela implique, chez les humains, chez les animaux? C’est du jeu, mais c’est de l’intimité aussi. On ne mord pas n’importe qui et on ne se laisse pas mordre par n’importe qui – mais c’est toi et moi ici, alors ne sommes-nous pas en sécurité? Non – le danger c’est moi. Encore et toujours.

« Tu ne sais pas ce que tu proposes, Jackalope » que je souffle à ton oreille, soudainement très sérieux. « Ou alors tu me tourmentes » oh – non, je ne te crois pas si vil, au fond. Tu m’as bien dit clairement que tu ne ressentais pas les bas instincts de ce corps humain, mais serait-ce toujours vrai si je te mordais? Moi qui tente à tout pris de m’arracher à toi parce que c’est trop, voilà qu’à chaque fois que je tente de me soustraire à ton corps, tu me ramènes vers toi. Oui – tu es égoïste en ce moment, mais inévitablement, cela me plait. Je ne veux pas –plus- te faire de mal, mais n’est-il pas possible de mordre doucement? Alors j’hésite – après tout ne serait-il pas plus logique de partager un baiser avant un morsure? Je ne sais pas, les règles du flirt humain m’échappent et celles Cybertroniennes ne sont pas adaptés à ce que nous sommes maintenant. Alors je viens poser mes lèvre contre ton coup, douce pression chaude qui ne dure pas alors que je continue mes baisers vers le creux entre ton cou et tes épaules; je tire doucement sur la manche de ton haut pour me libérer de l’espace et puis j’y vais : je laisse mes dents mordiller ta peau, mais l’énergie que ce mouvement me donne, quand bien même je fais attention à ne pas te faire mal, provoque en moi des émotions que je ne saurais décrire. Je ne mords pas fort, mais mes mains elles s’enfoncent dans ta peau avec délice.

Et pusi je ne sais pas trop – je t’ai légèrement repoussé pour que tu sois sur ton dos et moi je me suis retrouvé sur le dessus. Ce n'est que lorsque j’ai arrêté de mordiller – et pourtant cela ne dura pas longtemps – que je me rendis compte de notre position malencontreuse. Embarrassé par mon élan, je me laisse retomber à tes côtés, posant un brin de distance entre nous alors que je tente de retrouver un rythme de respiration normal, lui qui est accéléré et irrégulier. Non – ce n'est pas juste qu’on m’ait forcé à vivre dans un corps trop sensible et irrationnel, quand toi tu as ce corps qui ne ressent aucune envie charnelle. Doux supplice, vraiment; il y en a des pires, et pourtant en ce moment je ne peux m’imaginer plus doux enfer. Il y a tant à dire – te demander si tu n’as pas mal, savoir si ça t’a fait quelque chose, mais les mots se perdent bien avant mes lèvres et finalement, j’opte pour te laisser répondre, parce qu’au fond, l’un et l’autre tu me le diras si c’est pertinent. Et moi – moi je me recroqueville un peu, position étrange, tout pour mettre de la distance entre ton corps et mon pantalon qui me semble bien étroit. Horreur – Je hais ce corps et je me hais pour en être l’esclave, pour ne savoir mieux le réguler. C’est moi qui devrait toujours prévoir l’étape prochaine, mais il m’ancre dans un présent et m’empêche de réfléchir correctement.

Oui – il me faudra bien m’en débarrasser d’une manière ou d’une autre. C’est dégoutant et je ne saurais le tolérer. Parce que je ne peux y survivre sans toi – sans que ton toucher me sauve et me soigne.
       

« Utile, oui... » murmurais-je simplement; « Je ne sais pas… si je suis tout à fait prêt, pour ça » que je finis par admettre malgré la répulsion que de l’avouer me donnait. Parce que la guerre s’est terminée, mais que j’ai dû y donner de ma vie et de mes idéaux, et que même mon meilleur ne fût pas suffisant pour gagner, moi qui pourtant planifiais tout, toujours… 99% - c’était mon taux de réussite. Et malgré cela, ce n’était pas assez. Et si, certes, je comprends que nos deux peuples se sont unifiés par la suite, il restera toujours que moi, je n’ai pas pu y assister. Peut-être même que je n’aurais jamais pu y assister – que dans tous les univers alternatifs, d’une manière ou d’une autre, il n'est possible d’avoir la paix si je suis toujours en vie. Je sais que c’est ce que pense la plupart de tes alliés du temps, en tout cas. Difficile de ne pas penser comme eux, en ce moment.

Mais je n’ai pas le loisir de me perdre dans ces pensées, parce que je glisse mes mains chaudes sous ton haut et que tu semble fondre dans mes bras, une sensation que j’apprécie parce qu’elle me donne une illusion de contrôle, et qui plus est, tu as l’air d’apprécier et ça me fait u bien à l’âme de ne pas être le seul qui apprécie ces contacts si… humains. Je ris légèrement – comme pour te rassurer. Je sais que tu ne le ferais pas, pas méchamment en tout cas. Me tourmenter doit être en ce moment loin de tes priorités, et pourtant il me semble nécessaire de te faire comprendre ce que ça me fait, ce que tu me fais. Tous ses désirs humains me donnent la nausée parce que je ne sais pas les contrôler, je ne sais pas les arrêter… je ne veux pas les arrêter. Mais plutôt que te t’expliquer, je te montres, mes dent mordillant doucement la chair exposée de ton cou avec un délice évident. Je sens le rire qui te parcours, mais il ne me fait que redoubler d’effort; ce n’est pas drôle, mais je sais que de rire peut être une réponse de stress (stress issu de la nouvelle sensation, un stress ne devant pas nécessairement être négatif). Je veux que tu comprennes le mal que j’ai de me retenir, parce que je veux que tu le sentes aussi et que l’on se perde un peu là-dedans.

Mais j’insiste trop et je commence à sentir ta gêne, alors je m’arrache comme de force à ton corps et je me recroqueville sur moi-même comme un enfant blessé. « Ne t’excuses pas. Surtout pas. Pas pour ça » que je souffle, le ton déchiré de ma voix me surprenant moi-même. Et puis je ris. Mon rire sonne toujours mauvais, mais là il est un peu plus doux, parce que tu es là et que je ne veux pas te faire peur, mais aussi parce que ma situation est ridicule. « Non, c’est bien là le problème, Jackalope » dis-je, mon œil valide pointant au-dessus de mon bras pour t’observer en catimini. « Je me sens… trop bien » Je remarque ta main qui s’est affalé entre nous et je tire délicatement sur ta manche pour t’approcher de moi; je glisse mes doigts contre le dos de ta main et je vient la poser sur mon cœur qui bat à la chamade, un rythme puissant et irrégulier qui m’embête, mais qui devrait tout expliquer… si seulement tu savais.

« Tu te souviens… » dis-je, tentant de rassembler mes pensées. « Quand on était encore sur Cybertron, comment il était possible de juste… se joindre l’un avec l’autre. Le genre de sensation que ça donne, de se sentir comme fusionné à un autre » oui; j’essaie de vaincre ce « problème » par la logique, en te parlant de choses que tu connais pour faire des liens. « les humains… ont quelque chose de semblable. Mais au lieu de joindre leurs esprits, ils joignent leurs corps » bon; c’était une explication très grossière, qui manquait de subtilité, mais peut-être que j’arriverai à me faire comprendre, ainsi. Parce que ni toi ni moi n’aimons ne pas savoir, ne pas comprendre. « Alors des choses comme se rapprocher, se frôler, mordre » dis-je en insistant sur le mot, « Ça donne envie de se joindre. Mais je ne sais pas si- » hésitation, et ma main se serre un peu autour de la tienne, doucement, mon pouce venant caresser l’arrête de ta main. Parce que de se joindre ainsi, sur Cybertron, c’est plus qu’une marque d’amour ou de confiance. C’est le genre de chose qui n'est partagé que par les âmes sœurs, et j’ai peur que tu méprennes l’importance de mes mots. « Enfin, les humains se joignent comme ça même avec des inconnus, parfois, alors… » petit rire qui ne fait que montrer que mon malaise, moi qui tente pourtant de rendre cette conversation délicate potable. « Ça n’a pas toujours la même importance, pour eux. »

Et puis j’ajoute; « Mais quand ils le font avec quelqu’un qu’ils aiment, ils appellent ça faire l’amour »; je ne sais même pas si le terme te dira quelque chose. Est-ce que je manque de tact, en ce moment? Est-ce que je manque de délicatesse, ne suis-je pas en train de t’en dire trop sur l’état de mon corps et de mon esprit? Ne ressens-tu pas ces choses-là? Je n’en ai pas l’impression – drôle de retour du sors que ce soit moi, des deux, qui soit pris avec ces sentiments là. Ils me font me sentir mal, presque sale – mais c’est de toi que j’ai envie et t’aimer ne peut pas être si mauvais, au fond, alors je tente de chasser ces pensées destructrices pour me concentrer sur les contours de ta tête. « Mais il faudra s’embrasser, au moins, avant de faire quelque chose du genre » que je tranche rapidement, de peur que tu ne me proposes de se laisser aller à ces bas instincts. « Mais à défaut de quoi… j’aimerais me sentir plus près de toi. Pas avec nos corps, mais avec nos esprits… » ma main quitte la tienne pour venir effleurer la courbe de ton visage; « voudrais-tu que l’on partage un moment avec le dispositif psychique cortical? » parce qu’ainsi je serais débarrassé des vouloirs de mon corps, et que je me sentirais moins à l’étroit, dedans.

« Merci. Merci de comprendre. Primus sait que je ne mérite pas ta douceur » dis-je simplement. Cela me faisait mal, mais d’une bonne manière – ma rappelait tout ce dont je devais me faire pardonner, mais aussi me donner de l’espoir parce que c'est toi, et que j’apprends à accepter que tu m’aimes malgré tout mon parcours. Je ne crois pas mériter qu’on prenne des pincettes avec moi, qu’on accepte que je vive un instant de plus sans savoir ce qui est arrivé suite à ma mort. Le mal que j’ai fait et tout le bien qui a pu en découler – ils me provoquent un certain dégout envers moi-même qu’il m’est difficile d’expliquer, parce que je mets un peu tout sur la faute de mes émotions. « Pardon? » dis-je par réflexe, ma tête se relevant pour te regarder avec surprise. Starscream – seule la mention de son nom est suffisante pour me révulser. Mais les Quintessons, eux… « Ces moments-là n’ont pas dû être faciles, en effet » parce que leur présence ne donnait rien de bon, dans aucun univers, pas pour les Cybertroniens en tout cas.

« Tu pourras me montrer tout ça » dis-je doucement, fermant les yeux un instant. « Une autre fois. Mais ça m’intéresse. Tous les moments de ta vie, les bons comme les mauvais, j’aimerais pouvoir les absorber en ma mémoire comme autant de temps que j’aurais pu passer avec toi » avec toi plutôt que mort; avec toi plutôt que contre toi. Et puis – gros moment de malaise, parce qu’il n'est pas aisé de te parler de ce que je ressens sans t’en communiquer la gêne que je ressens. Et puis, je le vois bien, que toi tu n’es pas en proie aux mêmes problèmes, aux mêmes sensations – aléa du destin qui a voulu que je souffre de trop vouloir de toi.

« Je suppose que c’est aussi bien, oui » que je finis par te répondre, triste sourire sur les lèvres. Triste parce qu’il aurait été si simple que l’on veuille les mêmes choses, non? Mais peut-être que nous ne méritons pas du simple; peut-être que dans le compliqué on trouvera quelque chose de mieux, de plus doux encore. « Ne soit pas désolé, ce n’est pas… enfin, comme je t’ai dit, c’est très, très agréable, Jackalope. J’ai simplement peur… enfin- » main qui s’enserre autour de la tienne, comme si j’avais peur que tu rompes le contact; « de me perdre dans la sensation, et te faire quelque chose qu’il ne faut pas » et puis je grimace; je soupire de dépit; « il serait plus simple de ne pas avoir de sentiment. Alors je m’inquiéterais moins des détails » je l’ai dit tout bas, trop bas, je l’ai accompagné de geignement à la fois désespéré et désespérant. Je ne devrais pas te dire ces choses-là; pas te dire que je souhaite me débarrasser à nouveau de mes sentiments, mais la vérité c’est que la pensée est là et que je ne veux pas te le cacher.

« Oui, le bisou attendra » acquiesçais-je doucement, soupirant tout de même de dépit. Il me tarde déjà d’y être…

« Je ne sais pas » avouais-je dans un petit rire. « Toi. Je veux voir toi. J’aimerais me concentrer sur toi et pas sur moi » quel doux supplice de vivre ma vie à tes côtés, au fond. Je donnerais ma vie encore et encore si j’étais certain que je pourrais me retrouver juste là, ici, dans ton lit, à parler doucement de choses qui font mal. Je me redresse finalement, passant ma main sur mon visage pour le recomposer, frisson me parcourant alors que je réalise que j’ai froid, sûrement parce que la chaleur de mon corps a augmenté pendant que nous étions couchés. Je me lève -te faisant dos, le temps de replacer quelque peu mon pantalon- et je vais chercher le dispositif dans mon sac, revenant vers toi pour le poser entre toi et moi, mes doigts s’affairant déjà à l’installer, quoique j’hésite un instant. «  Et si- » dis-je finalement, incertain; « et si on échangeait les rôles, cette fois? » et je m’installe comme était l’hôte, et toi comme celui qui viendra explorer ma mémoire. Je reviens m’installer à tes côtés, une main dans la tienne alors que l’autre s’affaire à lancer le programme…

Et en premier – le vide. Vertigineux. Je suis à l’intérieur de moi-même et je dois faire face à ma personne, en quelque sorte. Je peux voir mes envies s’étendre au-delà de moi comme des tentacules sombres et vifs, qui s’étirent vers ta conscience alors que tu entres, toi aussi, dans le programme. J’arrive à les mettre en ordre, quelque peu, à me fermer à cette partie de moi-même pour qu’elle me fasse comme une armure de ténèbres autour de ma conscience. Je pourrais invoquer un souvenir, c’est vrai, mais je veux simplement ressentir ton être auprès de moi, alors je m’approche et je tends ma conscience vers la tienne, je me délecte des piques d’émotions et de pensées que je peux ressentir. Juste ça – je pourrais me contenter de cela. De toi. De l’arôme de tes pensées qui fusent et qui viennent se fracasser contre mes idéologies. Qu’il serait doux de ne faire qu’un… et mes pensées divergent sur un peu plus tôt, quand bien même j’essaie de ne pas te laisser deviner l’origine réelle de mon trouble. Mais je le sais; ici, il n'est que trop simple de savoir, et juste le fait que je tente de te le cacher, ça aussi, tu dois t’en rendes compte… et pourtant je suis comme ça; je suis moi et j’ai envie de me donner à toi tout entier, fautes et troubles compris.

« Je ne sais pas » que je te réponds dans un souffle brisé, difficile. « À un certain point il m’est paru que la seule manière de terminer la guerre, c’était de détruire la source de notre vie, notre Allspark. Alors pour ce qui est de sauver notre peuple des Quintessons… Je ne pourrais pas dire ce que j’aurais fait, parce que je ne suis plus la même personne. Mais une chose est certaine, je ne me serais jamais senti obligé de suivre Megatron. Il ne m’était qu’un moyen de rallier des troupes, un moindre mal, et je suis certain que sa mégalomanie l’a perdu, tout comme Starscream » haussement d’épaules – il me fait mal, si mal de parler de ces choses-là, mais tu as le droit de savoir. Droit de te rappeler quel genre d’être je suis, que j’étais. « Vaut mieux se concentrer sur maintenant. Parce qu’ici, aujourd’hui, je sais que je veux rendre ta vie plus douce, au minimum » c’est vrai, ça. Peut-être que je n’aurais pas travaillé avec tout le monde, au fond je ne suis pas trop un joueur d’équipe comme on dit, mais aujourd’hui je fendrais le ciel et la terre pour toi. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m’abandonne pas comme je t’ai abandonné, mais ça ne doit pas être dans ta nature d’avoir ce genre de ressentiment. Tu es une meilleure personne que je pourrais être, même en des siècles de réhabilitation. Mais la vie humaine que nous avons est bien, bien plus courte, et je peux me consacrer à rendre la tienne plus tolérable.


« Mon cerveau ne fonctionne pas comme ça » dis-je, suivant tes paroles et le rire intérieur qui monte en toi. Sourire mental acquiescé, et mon attention se tourne vers les souvenirs rangés proprement, chacun possédant sa plaque rose qui forme un tout circulaire autour de nous, de petites et grandes plaquettes qui entrent les unes dans les autres comme des pièces de casse-tête. Mais je fais pivoter la structure pour te montrer quelque chose; un brin de bordel dans ma tête, les quatre dernières années, et plus précisément les dernières semaines, avaient été rangées un peu pêlemêle, ne formaient pas un tout cohére et uniforme. « C’est pas tout qui est bien rangé » observais-je finalement, sans jugement, mais avec un tourment d’émotions qui se propulsent dans tous les sens pour se réverbérer contre la barrière de souvenirs. Il y a une sorte de réaction douce-amère en moi, parce que je sais que ce sont mes émotions et la présence de-

« Oh- » j’ai pensé à Cheetor et la machine à souvenir s’est activée toute seule, faisant apparaitre autour de nous les circonstances de nos morts respectives. Je ne dis rien de plus, mais je n’en ai pas besoin – mes émotions s’activent en panique et répète non, non, non alors que je tente de faire taire les souvenirs, de les ranger proprement dans leur boite, mais ils ne me répondent pas. Tu as entendu parler de ma mort, certes, mais c’est autre chose de la voir; je ne suis pas si cruel que je veux te la faire vivre, mais on dirait que plus je pousse contre le souvenir, plus il remonte à la surface. « Jack, je- » je me sens brisé de l’intérieur, et je réalise tout juste que ce qui m’étouffe, en fait, ce sont les émotions de peur, de regret, de fatalisme qui auraient dû m’habiter quand j’ai éjecté mon Spark de mon corps. Autour de nous, les souvenirs semblent se corrompre, mais je sais que ce n'est là qu’une représentation visuelle et dramatique de ce qui est arrivé à l’Allspark.

Ton être me semble être à des milles de distance. Plus je tente de courir vers toi, plus mon corps se fige sur place, plus j’étouffe et pire est la sensation, jusqu’à me briser de l’intérieur.

Et puis- comme une bouffée d’air frais me prend. Comme si je pouvais enfin respirer après avoir passé trop de temps la tête sous l’eau, et je comprends; c’est le moment où Cheetor a donné sa vie pour nettoyer la corruption que j’ai causée dans l’Allspark. Et son brin d’espoir m’a atteint aussi. Je n’étais peut-être pas prêt à te le dire – ou peut-être était-ce plus que je ne savais pas comment te le dire – mais en tout cas c’était, je crois, une bonne manière de l’illustrer. Et peut-être même que j’avais besoin de me rappeler ce qui a été sacrifier pour que je redevienne qui je suis. Et si moi je n’étais pas prêt à t’en parler – alors peut-être que c’est Cheetor qui avait besoin de te passer un message. Je ne suis pas croyant – enfin, je crois à ce que je peux voir et quantifier. Mais c’est vrai que je suis différent, et pas juste à cause de mes sentiments, je le sais, je le sens. Comment te dire que j’ai une part d’un autre dans moi? Ma conscience s’étend pour te trouver, inquiète de l’état dans lequel je te trouverai. Mais la vérité c’est que la présence de Cheetor dans ce souvenir, dans ma conscience, a apporté un brin de fraicheur dans cette conscience étouffante, et je ne peux qu’espérer que ces sentiments nouveaux d’espoir soient contagieux.

« Jackalope? »